En 2019, conformément aux exigences du Ministère de l'Environnement et de la Lutte aux Changements Climatiques et en concertation avec les acteurs du territoire, l'OBVNEBSL a procédé à la priorisation de cinq problématiques sur les 32 présentes dans le PDE. Pour chacune de ces problématiques prioritaires, des actions associées permettront de répondre aux enjeux du territoire.
cinq problématiques prioritaires
Eutrophisation / cyanobactéries
Libéllé du PDE : Retarder l’eutrophisation et le vieillissement prématuré des lacs. Réduire la présence de cyanobactéries
L’eutrophisation correspond à un enrichissement de l’eau par des matières fertilisantes (composés d’azote et de phosphore) qui accélère la croissance des algues et plants aquatiques lorsque les températures sont élevées. Ce phénomène est un phénomène naturel qui peut être accéléré par les activités humaines présentes sur les rives et dans le bassin versant des lacs. Les activités de villégiature, agricoles ou encore les milieux urbanisés augmentent de façon importante les apports en nutriments conduisant à un vieillissement prématuré des lacs et à la présence de cyanobactéries.
Pour la zone de l'OBVNEBSL
Un certain nombre de lacs de la zone de l’OBVNEBSL présentent un vieillissement prématuré et d’autres sont considérés comme très vulnérables à l’eutrophisation. Les divers degrés de pressions reliées à l’utilisation du sol de leur bassin versant, de leurs bandes riveraines et de problèmes de qualité de l’eau rendent les lacs très sensibles au vieillissement prématuré. La forte occupation agricole de la zone accentue cette problématique : 37% de la superficie de la zone de l’OBVNEBSL est occupée par l’agriculture. Les secteurs de villégiature exercent une pression importante sur les lacs en raison de la désuétude des installations septiques des propriétés riveraines et du traitement non adéquats des eaux usées en plus d’artificialisation des rives, imperméabilisation des sols, rejet de substances toxiques dans l’environnement, etc.
Cette problématique peut conduire à une perte d'usage (baignade, activités nautiques) et une perte de valeur foncière.
Pour connaitre les actions du PDE reliées à cette problématique : Actions - Eutrophisation
Pour en savoir plus sur les cyanobactéries et l'eutrophisation: Cyanobactéries
Augmentation des matières en suspension (MES)
Libellé du PDE : Ralentir l’augmentation de matières en suspension.
Les phénomènes de ruissellement et d’érosion sont les principales causes d’une augmentation de la turbidité de l’eau. La morphologie ou la linéarisation historique de certains secteurs de rivières entrainent de l’érosion et des décrochemments des berges, résultant en un apport important de matières en suspension. Le sable et le gravier transportés font augmenter de façon non négligeable la matière en suspension (MES) de l’eau qui à son tour a un effet direct sur le colmatage des frayères, le blocage des branchies de poissons, la réduction de la transparence de l’eau, la hausse de la température de l’eau, la formation des fonds vaseux, l’apport de matières organiques et de nutriments et l’apport de substances toxiques attachées aux sédiments.Ces phénomènes peuvent être accentués par la perte de couvert végétal en bande riveraine, la proportion de terres en culture et le dénuement des rives des cours d’eau.
Pour la zone de l’OBVNEBSL
Un apport potentiel de sédiments dans les lacs et les cours d’eau est possible pour l’ensemble de la zone en raison de la présence des activités agricoles et forestières, de nombreuses carrières et sablières ainsi que de zones urbanisées (neiges usées, ruissellement, imperméabilisation, retrait du couvert végétal…). Un certain nombre de rivières de la zone de l’OBVNEBSL présente une quantité de matières en suspension (MES) élevée, constituant parfois un facteur déclassant pour la qualité de l’eau de la rivière.
Pour connaitre les actions du PDE reliées à cette problématique : Actions - MES
espèces exotiques envahissantes
Libellé du PDE : Contenir la propagation d’espèces nuisibles/envahissantes/exotiques, fauniques et floristiques
Une espèce est considérée envahissante lorsque son introduction et sa propagation causent des dommages écologiques, économiques ou sociaux. Certaines de ces plantes envahissantes entrent en compétition avec les végétaux existants, car elles poussent en colonie dense et compétitionnent pour la lumière remplaçant ainsi peu à peu les espèces indigènes, et réduisant fortement la biodiversité.
Pour la zone de l'OBVNEBSL
La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) et la berce sphondyle (Heracleum sphondylium) ont été identifiés à l’échelle des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent et font l’objet de suivi par l’OBVNEBSL. Le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum), une plante aquatique exotique envahissante (PAEE) réputée comme très envahissante, a été identifiée en 2016 au Lac du Gros Ruisseau et constitue une menace potentielle pour l’ensemble des lacs de la zone.
En plus de ces trois principales espèces, la Salicaire pourpre (Lythrum salicaria), le Phalaris roseau (Phalaris arundinaceae), la Renouée japonaise (Fallopia japonaica), le Phragmite commun (Phragmites australis), le Gaillet mollugine (Galium mollugo), le Butome à ombelle (Butomus umbellatus) ont également été identifiés à l’échelle des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent.
Pour connaitre les actions du PDE reliées à cette problématique : Actions - EEE
Pour en savoir plus sur les espèces exotiques envahissantes : ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES
destruction/dégradation de la qualité des milieux humides
Libellé du PDE : Assurer la conservation des milieux humides
Les milieux humides jouent un rôle de premier plan, tant pour l’équilibre des milieux naturels que pour celui des milieux urbanisés. Ils sont de plus des habitats essentiels à la survie de plusieurs espèces fauniques et floristiques. Ces filtres naturels rendent de précieux services à la société. Ils préviennent l’érosion et les inondations et contribuent à épurer les eaux.
Dans un contexte d’étiages plus fréquents sur l’ensemble de la zone et des préoccupations importantes vis-à-vis de l’approvisionnement en eau potable et des coups d’eau plus importants en réponse aux changements climatiques, la dégradation des milieux humides amplifierait ces problématiques. Les crues seront plus intenses à l’été et à l’automne, favorisant l’érosion des berges, les inondations subites, le rejet d’eaux usées par surverse et le lessivage des sols, ce qui aura un impact sur la qualité de l’eau.
Pour la zone de l'OBVNEBSL
La dégradation et la disparition de milieux humides sont des problématiques importantes. Plusieurs intervenants se sont montrés inquiets face à la dégradation voire la disparition de milieux humides. La cartographie de ces milieux et les connaissances de la population et des responsables municipaux étant partielle, certains milieux humides sont potentiellement menacés par le développement domiciliaire (ou autres comme l’exploitation de carrière) et le dézonage. D’autres types de milieux humides d’intérêt moins connus existent à l’échelle du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent et devraient également faire l’objet d’une identification c’est le cas par exemple des étangs temporaires. Plusieurs espèces en situation précaire de la région sont associées aux milieux humides ouverts, aux tourbières et aux abords de cours d’eau. La dégradation des milieux humides accentuerait leur situation.
Pour connaitre les actions du PDE reliées à cette problématique : Actions - MH
Pour en savoir plus sur les milieux humides : Milieux humides
Dégradation/perte d'habitats fauniques (autres que milieux humides)
Libellé du PDE : Assurer la conservation et la protection des habitats fauniques, terrestres ou aquatiques
Les bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent renferment assurément plusieurs habitats adéquats pour des espèces terrestres et semi-aquatiques. […] et quatre rivières de la zone sont classées « rivière à saumon ». Bien que la zone comprenne des aires protégées et des zones de conservation, la dégradation des habitats fauniques concerne plusieurs secteurs. Le manque de connaissance sur l’intégrité des cours d’eau, le manque de sensibilisation auprès des propriétaires riverains, et de la population en général ainsi que la quasi-absence de surveillance et de protection des cours d’eau de la zone ont conduit à des pratiques non optimales. Des mauvaises pratiques forestières, agricoles ou autres surviennent donc et entraînent des impacts sur la santé des cours d’eau (intégrité, qualité de l’eau, habitat du poisson, etc.), leur morphologie et leurs conditions d’écoulement. L’ensemble conduisant à une perte d’habitat faunique aquatique ou riverain.
Pour connaitre les actions du PDE reliées à cette problématique : Actions - Habitats fauniques
Si vous avez des questions concernant les actions ou les problématiques priorisées, n'hésitez pas à contacter :
Raphaële Terrail au (418) 722-0666 poste 120 ; pde@obv.nordestbsl.org